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HISTOIRES DE COLLECTIONS

ELise Marguerite Clair Geneviève Ducloz Sandrine Mégoz Histoire d'une collectionneuse Galerie photo

 Geneviève

Pourquoi les vêtements auxquels nous accordons généralement tant d'importance quand nous les portons, sont-ils si unanimement méprisés quand nous ne pouvons plus les porter ?

Contrairement à un meuble ou un objet qui même passés de mode, même abimés, peuvent toujours servir, le vêtement passé de mode ou abimé ne sera probablement plus jamais porté. "Probablement" parce qu'il faut bien tenir compte des modes qui s'inspirent du passé. Ainsi, on recherche aujourd'hui des "vintage" des années 70 tandis que les élégantes de la belle époque faisaient retailler des gilets XVIIIe . Mais il faut bien convenir que cette pratique était jusqu'à récemment réservée aux plus élégantes ou aux plus exentriques.

Le sort le plus commun d'un vêtement était d'être taillé pour constituer un nouveau vêtement jusqu'à ce que le tissu soit usé jusqu'à la corde. De nos jours, plus personne ne se donne cette peine et les greniers n'existant plus, les vieux vêtement finissent à la poubelle.

Pourtant, si on leur prête attention, les vêtements peuvent aussi raconter une histoire.

Ici, c'est l'histoire, très nostalgique, d'un couple de notables de province. X était dans les années 30-40 un architecte réputé et recherché à Annecy. Il y a construit de nombreux immeubles, comme celui ci-contre, comme aussi La Visitation (grande église blanche et raide qui domine la ville). Les belles tenues d'après-midi de sa femme évoquent une vie mondaine faite de garden party, de thés dansants. Et puis le temps a passé, le succès avec et l'argent .... Les belles robes et les chapeaux ne sont plus qu'un souvenir soigneusement entretenu.

Aussi, quand la vieille dame meurt, ses héritiers font peu de cas de ses robes raffinées mais discrètes des années d'entre deux guerres, faites de mousseline légère, qu'il faut scruter pour découvrir le travail savant de la couturière. Heureusement Geneviève, sa nièce, était là. Elle a gardé les chapeaux et m'a donné les robes.

Robe (c.1917)

Robe de crêpe léger de couleur vieux bleu, à applications de rubans de velours bleu.

Col marin au dos faisant pendant au volant sur la poitrine.

Les manches sont évasées à partir de la saignée du coude.

Robe de crêpe crème (c.1930)

Robe de crêpe léger de couleur crème.

La jupe est constituée de treize volants de même hauteur, coupés par un panneau central descendant de la taille jusqu'au 5e volant.

Les manches ballon sont également travaillées en bandes.

Robe de mousseline imprimée (c.1932)

Imprimé fleurs et fruits, rouges et roses.

Col en forme de foulard noué.
La taille est marquée par une fine ceinture de même tissu.

Des volants en biais bordent l'emmanchure.

La forme évasée de la jupe est due à des panneaux, de forme arrondie aux hanches, incrustés sur les côtés.

Robe de crêpe imprimé (c.1935)

Ensemble constitué d'une robe droite, manches 3/4, et d'un fichu taillé dans un crêpe lourd, synthétique, imprimé de grosses fleurs crème sur fond orange.

La taille est légèrement marquée par une couture en pointe.

L'ampleur de la jupe est travaillée avec de petits panneaux incrustés bas sur les côtés.

Geneviève m'a laissé d'autres vêtements ayant appartenu à sa tante. Ils demandent souvent à être remis en état, ce que je fais progressivement, avec précaution. D'autres photos devraient être disponibles tôt ou tard.
NB : Les photographies sont la propriété unique de leur auteur, et ne sauraient être utilisées sans son accord.

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