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LINGERIE 1912

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Nouvelle mode

Confection d'un trousseau

Corset

Suite à une question qui m'a été posée, voilà quelques éléments sur la mode féminine en matière de lingerie en 1912, année de l'écriture de "Mais ne te promène donc pas toute nue" de Feydeau ....

Pantoufles

Bonnets

TOUTES les femmes de goût et toutes les élégantes distinguées ont un faible pour le luxe du linge. Rien n'est plus délicieusement féminin. Le seul plaisir de voir, dans son armoire, bien rangée et parfumée, les piles de chemises, cache-corset, jupons, pantalons, etc alignées, parées de rubans, débordantes de dentelle, vaut déjà la dépense et la peine prise pour arriver à ce résultat.

IL FAUT n'aimer que le beau linge et bannir scrupuleusement toute pacotille. Si l'on ne peut faire de grosses dépenses, il est préférable de choisir du linge très simple; mais de belle qualité ; bien cousu, bien soigné, avec de modestes garnitures de petits plis, d'ourlets à jours, de dentelle de fil, plutôt que d'adopter celui qui " fera de l'effet " et ne fera aucun usage ni ne saura avoir la moindre distinction. Mais nombre de jeunes filles habiles savent confectionner elles-mêmes une partie de leur trousseau et arrivent ainsi à posséder de petits chefs-d'œuvre dont elles ont raison d'être fières.

LES CHEMISES restent courtes et ajustées par un plis creux, descendant jusqu'à la taille. Le haut est, à volonté, incrusté de Valenciennes, de Bruges, de fine Irlande ou de Point de Paris. Ces dentelles forment parfois tout un empiècement affectant la forme Empire. Selon les goûts et habitudes, on porte la chemise avec épaulettes de dentelle ou bretelles de ruban. Le pantalon accentue sa forme ajustée rappelant plutôt la culotte ; le bas, et parfois le côté extérieur, s'incrustent de dentelle assortie à celle choisie pour la chemise. Le cache-corset, pantalon ou jupon de forme princesse, continue à être adopté par les élégantes, il se fait très orné de dentelle, mais avec le souci de ne pas en exagérer l'ampleur.

LA FORME très basse du corset, nous incite à porter le cache-corset soutien-gorge. On les exécute de préférence en broderie anglaise ou en Irlande, avec baleines mobiles, retenues seulement en haut et en bas dans d'étroites gaînes. Le jupon nous revient peu à peu, mais cet été, ils seront encore... insoupçonnables, tant ils seront minces et plats, mais le peu de note claire qu'ils mettent dans le bas des jupes, lorsque celles-ci se relèvent, est d'un charme trop sensible pour que les femmes se privent tout à fait de ce détail de toilette. Une fantaisie de la Mode nous a fait garnir souvent notre linge, d'un ruban de velours noir :c'est un peu triste. Nous préférons, maintenant le ruban de satin blanc ou de soie souple aux tons changeants... comme nos caprices. La lingerie de couleur n'est plus admise que pour le voyage, comme fantaisie; on la fait alors en batiste à dessins bleus ou roses et on 1'orne de dentelles simples et très résistantes.

Fémina 15 mars 1912

Trousseau

Matériaux : Chemise de nuit: 3 m. 60 de tissu en 120; dentelle, 3 mètres. - Chemise de jour: 2 m. 25 de tissu en 80; dentelle 3 m, 50; grille 0 m. 80. - Pantalon: 1 m. 70 de tissu en 120; 3 m. 50 de dentelle; 1 m. 50 de grille. - Jupon: 2 m. 50 de tissu en 120; dentelle 4 m. ; grille 2 m.

Voici un nouveau trousseau qui nous changera un peu de ceux que nous nous avons faits jusqu'à présent. La broderie est toujours aussi facile à exécuter , mais la forme de chaque pièce varie un peu.

Vous voyez en tout premier lieu une chemise de nuit dont l'empiècement a les bords ondulés. Elle se compose de 5 pièces :l'empiècement du devant, l'empiècement du dos. le corps du devant de la chemise, le corps du dos et la manche. Coupez d'abord les deux parties d'empiècement sur lesquelles vous reporterez le dessin de la planche rose qui représente de petites baies que vous broderez entièrement à 1'anglaise, ainsi que les feuilles. Réunissez l'empiècement du dos à celui du devant par la couture d'épaule, puis au milieu du devant du corps de la chemise, faites un groupe de quelques plis. A droite et à gauche de ce premier groupe, faites-en un ou deux autres suivant l'ampleur que vous désirez donner, les plis devront descendre sur une longueur de 10 centimètres environ, Réunissez le dos et le devant du corps de la chemise par les coutures du dessous de bras. Froncez préalablement le dos pour le ramener à l'ampleur voulue, et montez la chemise à l'empiècement par l'intermédiaire d'un jour échelle. La manche courte et large est garnie dans le bas d'une broderie rappelant celle de l'empiècement et montée en surjet rouge à l'épaule après le jour échelle. A quelques centim. de la broderie. vous ferez quelques boutonnières pour passer un ruban qui se nouera sur le dessus de la manche. La chemise de nuit fermée dans le dos est garnie de boutons et de boutonnières. Une Valenciennes montée par un jour échelle dessine l'encolure à dents, et cette même dentelle borde le bas des manches.

La chemise de jour de forme Empire, est composée de la bande d'empiècement, dos et devant et du corps de la chemise dos et devant. Sur la bande, même décoration et même travail de broderie, Le devant de la chemise est garni de petits plis ou même encore de fronces, puis le corps est monté par l'intermédiaire d'un jour échelle. Une dentelle dessine l'échancrure. Les épaulettes sont formées d'une bande de tissu d'environ 3 centimètres, garnie de boutonnières et bordée de Valenciennes. Dans les boutonnières, passe un ruban qui se noue sur l'épaule.

Le pantalon, toujours de forme classique et à jambes très larges, est garni d'un volant orné de broderie et monté à la jambe du pantalon par une grille formée de boutonnières ; une dentelle borde le volant.

Vous voyez également comme quatrième partie, un jupon lingerie garni d'un haut volant en deux parties. Le patron du jupon se compose de 3 pièces, la moitié du lé de devant, le lé de côté, le lé de derrière et la moitié de chaque volant, les différentes parties réunies par des coutures anglaises.

Passons aux volants : Le premier est formé d'une bande de tissu de 2 m. 40 de long sur 25 de large, sur laquelle vous reporterez autant de fois qu'il le faudra, le motif de la planche, puis vous voyez un second volant" qui aura 20 centim. de haut sur la même longueur et qui portera une décoration analogue que vous trouverez sur la planche, et dont le travail sera semblable à celui que je vous ai déjà décrit. Vous remarquerez que ce volant forme dans le bas des dents arrondies. Les deux volants sont réunis entre eux par un jour échelle, puis montés au jupon lui-même par une haute grille que vous formerez à l'aide d'une bande de tissu garnie de boutonnières. Le bas de ce jupon est terminé par une Valenciennes cousue par un jour échelle. La fente au jupon est ourlée sur chacun des bords et la ceinture est formée a l'aide d'un biais de tissu d'environ 3 cent. ,cousu en couture envers contre endroit et rabattu à points de côté.

Je n'ai pas besoin de vous dire, n'est-ce pas, que si vous désirez exécuter le cache-corset assorti, il vous suffira de lui donner la même forme qu'à la chemise de jour et de le garnir de la même broderie. Le dessin de cette garniture étant un dessin régulier, il vous sera facile de le disposer de telle façon qu'il vous plaira.

Mon Aiguille 1912

QUELQUES PANTOUFLES A LA MODE

CENDRILLON a laissé des descendantes dans toutes les femmes élégantes, et le souci de la " pantoufle " ne saurait être un détail indifférent à leur coquetterie.Nous reproduisons ici des modèles, célèbres aussi dans leur genre, puisqu'ils ont chaussé les petits pieds d'artistes comme Mmes Cécile Sorel, Gilda Darthy, Mona Delza, etc.

Beaucoup sont des pantoufles de style. Nous retrouvons, en effet, l'évocation du cothurne grec, du soulier romain, de la mule Louis XV, du soulier Molière, et enfin toute la fantaisie de style moderne. Quelques-unes sont en peau brodée de soie, quelques autres en étoffe ancienne rehaussée de ruches et coquillés de dentelles d'or. Des boucles de prix y ajoutent encore un luxe recherché. On remarquera que presque tous ces modèles ont des talons hauts. Les mules servant comme " sauts de lit" se font beaucoup plus simples ; nous en trouverons des modèles en bordure de la page, et les remarquerons en satin piqué, ourlé de fourrure, ou en cuir souple, ou en brocart de soie.

Pour les pantoufles habillées destinées à accompagner certaines robes d'intérieur élégantes, elles savent être en harmonie avec ces toilettes luxueuses et par le style et par le détail d'une recherche raffinée et savante.

Quant aux bas, il est naturel que nous en disions quelques mots. Un grand souci d'élégance préside à leur recherche. Sans vouloir parler des bas fastueux qui coûtent 200 francs et plus la paire -quelques-uns, dit-on, atteignent des prix' de 1.000 et 1.500 francs- ils se font, en général, en fine soie incrustée de Valenciennes ou de Chantilly, en résille de soie comme des mitaines et se portent alors en voilage sur un bas de couleur vive, les bas s'assortissant toujours à la nuance de la toilette.

Fémina 1er mai 1912

COMME aux beaux jours du XVIIIe siècle, nous nous plaisons à ressusciter les grâces des petits levers. Et voici que revient en faveur le petit bonnet qui, le matin, voile le désordre charmant de la chevelure.

Voyez au milieu de la page le petit bonnet à brides qui semble évoqué des estampes anglaises.

De gauche à droite, voici le petit bonnet de style hollandais fait aussi en linon rose, avec haut volant de dentelle Malines formant bavolet en arrière, puis un autre en linon de soie formant la pointe d'un bonnet de.coton (oh! ironie!) Un volant de .Valenciennes badine tout autour du visage.

Nous voyons maintenant un bonnet Directoire: il est arrondi et fait de volants d'Alençon superposés et soulignés d'étroits biais de satin,puis ensuite le classique bonnet de " Manon ", fait tout en valenciennes et serré par une jarretière de ruban. Le dernier est une fantaisie également inspirée du style hollandais.

Voilà d'exquises choses que les femmes de goût sauront .composer elles-mêmes en utilisant les précieux morceaux de dentelles qui dorment dans les sachets.

Fémina 15 Janvier 1912

Les corsets sont toujours découpés très bas sur les hanches, pour s'accorder à la minceur juvénile décrétée par la mode.

On porte généralement par dessus une brassière pour fournir un supplément de volume en fonction des besoins de la robe ou du costume, et ceci est très recommandé aux personnes très minces, comme certainement une nécessité pour celles que la nature a un peu trop favorisé.

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